L’assurance-vie, placement plébiscité par les épargnants français, affiche une bonne santé en 2019 avec des records mais aussi quelques nuages et des changements importants sont à prévoir en 2020.
Des chiffres qui varient en cette fin d'année
Pour le mois de septembre 2019, la collecte nette de l’assurance-vie s’établissait à 2,9 milliards d’euros. En novembre elle passe à 1.2 milliard (contre 2.5 milliards en novembre 2018). Un chiffre en baisse après un record en septembre.
Dans le même temps, un autre record à la hausse a été enregistré : celui de la collecte en unités de compte*, qui atteint le chiffre record de 4,1 milliards d’euros. L’unité de compte représente 37% de la collecte brute (contre 32% en octobre).
Le montant des cotisations collectées par les sociétés d'assurance au cours des neuf premiers mois de 2019 est de 109,6 milliards d'euros (104,5 milliards d'euros sur la même période en 2018).
L’encours des contrats d’assurance-vie s’élève à 1 776 milliards d’euros à fin septembre 2019, en progression de 4 % sur un an. (chiffre de la Fédération Française de l'Assurance / Marché de l'assurance-vie). 38% de la part de l’épargne des Français sont investis dans l’assurance-vie.
Une baisse des rendements pour renforcer les réserves
Le ministère de l’économie devrait signer en cette fin d’année un projet d’arrêté autorisant les assureurs à comptabiliser leurs bénéfices mis en réserve dans leurs fonds propres en cas de difficultés financières. En plus clair, les assureurs renforceront leurs réserves et compenseraient en baissant le rendement servi aux épargnants sur leurs fonds en euros, leurs rémunérations.
Beaucoup d'assureurs ont annoncé une baisse des taux pour l’année 2020, encouragés dans cette voie par l’Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution (ACPR).
Les défis de l’assurance-vie
L’ACPR recommande que l’assurance-vie se réforme dans ce contexte de taux bas et négatif. « Les assureurs français sont solides mais la solvabilité du marché est en baisse à cause des taux bas. Une adaptation est nécessaire, les taux servis sur l’assurance-vie doivent baisser, 1.83% en 2018 ce n’est pas soutenable dans la durée.
Les assureurs doivent réorienter l’offre des épargnants » vers plus d’unités de compte* ou en proposant des produits « répondant à la fois au besoin d’une rentabilité sur moyenne période supérieure à celle du fond euros et à un certain niveau de sécurité ou de protection », a indiqué Bernard Delas, vice – président de l’ACPR lors d’une conférence au Palais Brongniart début décembre 2019.
Vers la disparition des fonds en euros ?
Le vice-président de l’ACPR a aussi appelé les assureurs dans les colonnes de l’Argus de l’assurance en décembre dernier « à renoncer au fonds en euros au profit de supports plus risqués, et donc plus rémunérateurs pour eux. Les assureurs devront imaginer de nouvelles offres et habituer leurs clients à prendre une part de risque ».
*En effet il existe deux types de contrat en France : les contrats en euros, fonds euros ou monosupports : ils sont uniquement investis en fonds euro (dans des obligations le plus souvent) ; et les contrats multisupports, qui comportent à la fois un fonds en euros et des unités de compte* (ou UC) investies en parts de SICAV ou autres produits financiers. Le premier est sûr mais peu rémunérateur, contrairement au 2ème.
Rédacteur : Lydie Dabirand
Article(s) en relation(s) :