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Taxe rose : les produits roses coûtent plus chers que les bleus

Article mis à jour le
Pièce euro sur fond bleu et rose
Ce constat ne date pas d’aujourd’hui. Le rose coûte plus cher que le bleu, le rouge, le vert… Et ce n’est pas une question de prix pour les matières colorées.

Fabriquer un jouet rose coûte le même prix que fabriquer un jouet bleu pour l’entreprise. En revanche, dans les rayons, la différence de prix est là. La tweetosphère le prouve avec ses nombreuses photos de produits féminins et masculins sur les hashtags #WomanTax #TaxeRose et #PinkTax.

Un lot de rasoir rose peut coûter 0,40€ plus cher que le même lot de couleur bleue.

C’est le constat qui a été fait par un utilisateur du réseau social Twitter dans son supermarché. Tout comme les baskets de sport de couleur rose qui sont en général 5€ plus cher que les baskets bleues. Ou encore les chocolats avec une surprise pour fille à 2,75€ contre le même chocolat avec une surprise pour garçons à 2,39€. Les spécialistes du marketing parlent de prix justifiés par rapport au volume des ventes. Les objets roses se vendraient moins bien que les autres couleurs. Ce qui expliquerait leur prix plus élevé.

Il ne s’agit plus d’un marketing par genre qui fait appel à des idées reçues.

Une femme va être plus exigeantes sur certains produits et acceptera de payer un produit plus cher pour elle que pour son mari. Pour justifier cet écart de prix, les experts du marketing surfent sur ces préjugés pour donner l’impression aux femmes qu’elles sont des clientes à part.

Et la taxe bleue ?

On entend beaucoup parlé de la taxe rose. Mais elle n’est pas la seule. La taxe bleue existe aussi. Ici il ne s’agit pas vraiment d’une taxe sur les produits de couleur bleue mais sur les produits hommes en général. Le prix des vêtements, des chaussures est plus élevé pour les hommes que pour les femmes. Moins d’enseignes, moins de choix donc plus cher. Les inégalités entre les femmes et les hommes se réduisent, mais nous sommes encore loin d’atteindre l’égalité sur les prix des produits de grande consommation.

Les protections hygiéniques : une inégalité homme femme renforcée avec la TVA

Les menstruations sont une inégalité homme femme que l’on ne peut pas contourner. Dame nature en a décidé ainsi. Les protections hygiéniques sont donc un budget supplémentaire pour les femmes. Et la TVA n’apaise pas les choses.

En effet, il existe 4 taux de TVA différents selon le type de produit.
  • La TVA par défaut : à 20%
  • Le taux à 10% qui concerne plusieurs domaines comme les transports de voyageurs, musées, médicaments, produits agricoles, etc.
  • Le taux réduit qui concerne soit disant les produits de premières nécessités taxées à 5,5%. Comme l’eau, appareillages pour handicapés, cantines scolaires, préservatifs, cinéma, livres, etc.
  • Et le taux à 2,1% qui concerne quelques médicaments, publications de presse, la vente d’animaux vivants destinés à finir en boucherie, etc.

Jusqu'en janvier 2016, les protections féminines étaient taxées à 20%. Elles n’étaient donc pas considérées comme produits de première nécessité. Pourtant cette période dans la vie d'une femme n’est pas optionnelle. Depuis le début de l’année, la TVA est passée à 5,5% pour les tampons, serviettes hygiéniques et coupes menstruelles. Une perte estimée à 55 millions d’euros par an pour l’état.

Quand on fait le calcul, une femme utilise en moyenne 5 tampons par jours pendant ses 5 jours de règles. Ce qui fait un total de 25 tampons par cycle = une boite de 25 tampon à 5€. A l’année cela fait un budget de 60€. Sachant qu’une femme est réglée pendant 43 ans de sa vie en moyenne : 60€ x 43 ans = 2 580€.

Une loi aux Etats-Unis

En août dernier une célèbre chaîne fast-food a diffusé une publicité qui dénonce la taxe rose, qui est aussi en vigueur aux Etats-Unis. A la fin de son spot, l'enseigne demande aux internautes d'interpeller le gouvernement américain sur cette pratique discriminatoire. Depuis avril 2018, une députée de Californie a déposé un projet de loi visant à en finir avec cette taxe.

En France il n'y a pas de législation particulière pour encadrer cette pratique. Une étude gouvernementale datant de 2015 indique dans sa conclusion "que le phénomène global de woman tax n'est pas avéré.

RédacteurLydie Dabirand