Un crédit vous engage et doit être remboursé. Vérifiez vos capacités de remboursement avant de vous engager.
 

Logo Crédigo

Appelez-nous au 03 22 66 56 56

Sofica : comment investir dans le cinéma ?

Article mis à jour le
Caméra sur tournage plateau de cinéma
Certains films à succès comme « l’Arnacoeur », ou « Anatomie d’une chute » plus récemment, des séries comme « Dix pour cent » ont pu être réalisés grâce à des Sofica (sociétés de financement de l’industrie cinématographique et de l’audiovisuel). L'investissement dans un film peut aussi faire baisser vos impôts. Explication.

Qu'est-ce que les Sofica ?

Créées en 1985, les Sofica sont des sociétés anonymes. Elles ont pour but de collecter des fonds destinés au financement d’œuvres cinématographiques et audiovisuelles (films, documentaires, séries...). Ce sont des produits de placement peu connus. En contrepartie du blocage de leur placement sur une moyenne période, les souscripteurs de ce type de placement bénéficient d’un avantage fiscal : il prend la forme, depuis 2006, d’une réduction d’impôt.

Cet investissement donne droit à une réduction d’impôt de 30 %. Elle peut atteindre 36 % du montant des versements nets si la Sofica s’engage à réaliser au moins 10 % de ses investissements avant le 31 décembre de l’année suivant la souscription. Cette réduction peut monter aussi jusqu'à 48 % (soit 8640 euros) si la société consacre au moins 10 % de ses investissements à la réalisation de séries ou à l'exportation des œuvres françaises à l'étranger.

Comment investir dans le cinéma ?

Il existe plusieurs possibilités pour investir dans le cinéma ou un film :

Un apport personnel ou de l’épargne.

Il est conseillé de ne pas investir toute son épargne dans un seul produit mais de la diversifier.

Le prêt personnel non affecté

Vous pouvez financer ce placement atypique grâce à un prêt personnel non affecté ou prêt personnel avec trésorerie hypothécaire. Cette trésorerie est alors libre d’utilisation.

Comment fonctionnent les Sofica ?

Les Sofica sont plutôt prisées par les gros contribuables à revenus aisés. Plus de 50 % des bénéficiaires ont un revenu fiscal de référence de 84.000 euros au moins. La souscription à une Sofica revient à devenir actionnaire d’une société anonyme lors de sa création. L’Autorité des Marchés Financiers encadre ce type d’investissements. Les établissements qui les proposent doivent être agréés en tant que « Prestataires de Services d’Investissements ». Les souscriptions se font jusqu’au 31 décembre de chaque année, mais la commercialisation a généralement lieu à l’automne. .

Une autre particularité des Sofica est leurs rendements qui ne sont jamais rendues publiques. Il faut bien avoir en tête que ces produits doivent être conservés au moins 5 ans pour obtenir l'avantage fiscal (mais pas plus de 10 ans) et qu'il n'existe pas de marché secondaire de revente.

L’investissement dans les Sofica est plafonné par l'État. Chaque année, Bercy fixe le montant maximum de la collecte annuelle en accord avec le CNC (Centre national du cinéma et de l’image animée). En 2024, treize Sofica ont été agréées pour récolter des fonds.

Quels sont les frais applicables aux Sofica ?

Une souscription minimale de 5.000 euros est généralement demandée. La souscription peut être accompagnée de faibles droits d’entrée qui sont négociables. Des frais de gestion sont facturés tous les ans. Ils tournent autour de 1,5 à 2 % par an. Aucune pénalité n’est prévue lors de la sortie.

Le Sofica : une niche fiscale remise en question

Cette niche fiscale est régulièrement examinée, notamment par la Cour des Comptes ou les commissions des finances de l'Assemblée nationale. Elle est aussi remise en question : elle affiche des rendements bas, 1.9% en moyenne par an et les frais de gestion sont élevés, 2.8% par an.

En mai 2019 le producteur Dominique Boutonnat a remis un rapport sur les Sofica, commandé en 2018 par les pouvoirs publics. Ce professionnel du cinéma préconisait alors de rendre ce type d’investissement plus simple et accessible, tout en restant encadré par l’autorité publique « tant dans son aspect budgétaire (pas de dépense fiscale supplémentaire) que culturel (orientation des investissements) ».

Il proposait aussi d’orienter une partie de l’épargne populaire vers le cinéma et l’audiovisuel « un produit qui aurait du sens (c’est un investissement de long terme auquel les français sont attachés) via assurance-vie par exemple ».

Quelques chiffres sur ce placement insolite Sofica

Entre 2007 et 2016 seul 6500 foyers fiscaux ont profité de cette niche fiscale. Les Sofica sont très réglementées : l’enveloppe de collecte autorisée pour ce placement insolite s’établit à 63 M€ depuis 2006. Une dizaine de souscriptions seulement sont ouvertes chaque année. Une douzaine de Sofica sont agréées en 2023 et le montant de l'enveloppe à collecter était de 73 millions d'euros d'ici la fin de l’année.

Entre 2008 et 2017, 105 films et séries (dont 95 films d’initiative française) ont en moyenne bénéficié, chaque année, d’un apport des Sofica. En 2020 elles ont permis de financer à hauteur de 57 millions d'euros la création française de films ou documentaires, soit en tout 169 œuvres dont la palme d'or du festival de Cannes "Titane" de Julia Diwan. Idem en 2023 avec le film « Anatomie d’une chute ». En 2022 71 M€ ont été récoltés pour la création indépendante (avec 12 Sofica ouvertes) (11 M€ de plus qu’en 2021). (Chiffres tirés du rapport de l’association de représentation des Sofica).

RédacteurLydie Dabirand